Les escaliers de Montréal

Ce qui est agréable quand on se balade dans la plupart des quartiers résidentiels de Montréal, c'est l'ambiance des rues : on déambule sur de larges trottoirs, sous l'ombrage agréable des arbres qui y sont plantés. A la belle saison, ces trottoirs se couvrent d'ailleurs de dessins à la craie et de marelles tracées par les enfants qui peuvent aussi sans souci faire du vélo sur ce large espace (ou encore mieux en arrière dans une ruelle verte). Au pied des arbres, poussent parfois tulipes ou crocus et il y a toujours un petit bout de pelouse pour égailler l'entrée des maisons. Le piéton en promenade peut alors tranquillement, tout en flânant, s'amuser des façades des immeubles, qui ont toutes un air de famille tout en restant particulières et des tracés sinueux des escaliers qui en font la typicité. C'est étrange me direz vous, des escaliers extérieurs dans une ville avec un tel climat et on imagine déjà les glissades potentielles en hiver et la corvée de déneigement.

Selon les sources l'origine varie : 
- il s'agissait à une époque d'un moyen de payer moins de taxes, car celles-ci dépendaient a priori de la surface des maisons. Mettre les escaliers à l'extérieur permettait alors de soustraire leur surface du calcul.
- ou bien (il semble que c'est la vraie explication), la raison viendrait d'un règlement relatif à l'urbanisation des rues à la fin du 19ème siècle : un retrait des bâtiments pour laisser la place à une bande minimum de jardin devant la maison était obligatoire. Pour ne pas perdre d'espace inutilement sur la parcelle, les escaliers auraient donc été placés à l'extérieur, sans empêcher l'existence de l'espace enherbé.

En tout cas, le résultat fait tout le charme de Montréal d'aujourd'hui. Moi je préfère de loin ceux qui sont en colimaçon, mais il y en a une infinité de variantes, comme vous pouvez en voir un échantillon sur les images suivantes.


 

 
Les crocus se font un chemin entre les dernières feuilles d'automne

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